Lundi 26 mai 2025 sur RADIO FM PLUS 91fm Montpellier l’émission Traces de Lumière de 11h à 12h) est consacrée à SAINT-JOHN PERSE Chronique pour un équinoxe (rediffusion samedi 31 mai 2025 de 11h à 12h –possibilité d’écouter l’émission aussi par internet et ensuite en podcast www.radiofmplus.org
« Éloges », premier recueil publié en 1911 sous le nom de Saint-Léger Léger. Le poète montre une imagerie patriarcale où les nourritures terrestres abondent, où chaque instant de la vie est transposé et magnifié.
C’est en 1924 qu’il publie sous le pseudonyme de Saint-John Perse, l’une de ses œuvres majeures, « Anabase » : est le poème essentiel de la conquête et de l’incessante création. Epopée civilisatrice, il figure le cheminement de l’homme à la poursuite de l’idéal, reculant sans cesse les voies du possible, allant d’une découverte à une autre découverte, d’une création à une autre création par elle suscitée. Sans fin. La phrase, avec ses arrêts brusques, ses coupures, ses reprises, la diversité de ses structures, est organisée de manière à répondre à son objet : faire ressentir les états de l’univers, la dure avancée de l’humanité, l’âpreté de ses conquêtes, sa hauteur de vue, l’envergure de chaque projet, la recherche de sa maîtrise, les vastes mouvements des foules, les éblouissements du poète.
Son recueil Exil publié en 1942 Les sept chants qui forment ce poème traduisent le véritable débat qui est celui du poète et de la solitude avec la voix des éléments , des forces primitives de la nature, clameurs et rumeurs, incantations, confidences, images, musiques, se croisant, se complétant, se heurtant, s’exaspérant dans un ensemble où l’enchantement naît de la désespérance, où la beauté répond à l’énigme, où tout est sans cesse lumière dans l’obscurité, fascination incessante. Trois poèmes forment le complément d’Exil : Pluie, Neiges, Poème à l’étrangère – La pluie exprime la purification et la promesse de germination- Dans Neiges apparaît plus directement l’émotion de l’exilé qui ne veut pas élevé sa plainte comme si la neige la feutrait de son silence. Les éléments se sont accordés à l’exil dont le poète reprend le thème sur un ton apaisé et lucide dans le Poème à l’étrangère-
Le recueil « Vents » (1946) est l’épopée cosmogonique d’une force naturelle en quatre chants eux-mêmes divisés en plusieurs périodes- Plus que les pluies, plus que les neiges, les vents façonnent et animent l’univers. Le poème s’ouvre magnifiquement par une sorte de présentation qui est aussi salutations aux vents à l’origine de la création poétique et de la création du monde.
Le recueil « Amers » (1956) est un vaste poème en trois volets : Invocation, Strophe, et Chœur accompagnés d’une Dédicace, donne à l’épopée un nouvel essor. L’homme étant réconcilié avec ses désirs s’ouvre au souffle du large, et devant l’ampleur du mouvement- Toute la poésie de SAINT-JOHN PERSE est mouvement. Avec son recueil « Chronique » paru en 1960 le poète dans un chant plus intime revient à l’homme lui-même dans son honneur et sa précarité. Le chant plus intériorisé, plus concentré, apporte l’apaisement d’une pensée frémissante et ouverte. Le recueil « Chant pour un équinoxe » en 1971 groupe en plus du poème qui porte ce titre : Sécheresse, Nocturne, Equinoxe, Chanté par celle qui fut là, –Les poèmes sont empreints de plus de gravité comme un ultime message. Le chant pour un équinoxe exprime la coulée de la vie parmi les éléments et les intempéries.
Le dernier poème « Chanté par celle qui fut là » est une invocation à l’amour de la femme « dans les silences du cœur de l’homme, un poème de ferveur à l’émotion. Le poème se clôt sur une méditation plus intense au seuil de la mort. Il est lauréat du Prix Nobel de littérature en 1960.
Puisant dans la nostalgie de son enfance antillaise, sa poésie sensorielle et lyrique porte aussi la marque de cette âme voyageuse : portée par les grands vents et les courants marins, c’est une poésie vouée à la célébration des forces de la nature et des élans d’une humanité en marche, consciente du poids immémorial des rêves et des mythes comme du pouvoir visionnaire de la langue.
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