Qu’est-ce qu’un père ?

Qu’est-ce qu’un père ? L’homme de la famille ? Celui qui s’occupe de son enfant sans en être le géniteur ? Le père est-il toujours un homme ? Si nous prenons le terme de paternité, celui-ci recouvre le lien juridique entre le père et son enfant, et aussi le géniteur. Aujourd’hui les réseaux donnent une dimension horizontale à la relation, en opposition à la verticalité de la hiérarchie. Il est possible d’avoir un enfant sans père. La structure familiale est chamboulée. Nous ne sommes plus sur le modèle papa maman les enfants. Le père d’une famille recomposée n’est pas le géniteur des premiers enfants. Le père n’est plus le seul à donner son nom, à transmettre son nom.

Le nouveau père

Le nouveau père n’est plus aussi distant et paraît plus proche de ses enfants, plus impliqué dans l’éducation. En contrepartie, le père ne voit-il pas s’effriter peu à peu une position respectable et établie depuis des siècles ? Les pères sont-ils prêts à accepter ces changements et le feront-ils par choix ou bien par obligation ? On voit apparaître de nouveaux schémas paternels, avec l’exemple d’un papa poule gérant aussi ses rendez-vous professionnels. Toutefois,  le congé parental reste à très forte majorité sollicité par les mères  Et pourtant de nouveaux modèles ne cessent d’émerger, chaque père construisant sa propre forme de paternité, ce qui pousse à se demander s’il n’existe pas, finalement, mille façons d’être père. Au niveau institutionnel, les représentants de la justice, de l’éducation, de la sécurité ne sont plus craints et peinent à garder leur autorité.

Pour le père de la psychanalyse

Pour  le père de la psychanalyse Sigmund Freud, le père représente  le  Totem, que dans un temps primitif les fils tuent et mettent fin à son règne. Pris de remords de ce meurtre, ils inventent un nouvel ordre social en instaurant le renoncement à la possession des femmes du clan et en fondant l’interdit du meurtre du substitut du père, le totem. C’est dans cette perspective que la psychanalyse élabore le complexe d’Oedipe. Nous en reparlerons.  En 1953, Jacques Lacan invente la formule le Nom-du-père pour signifier la fonction paternelle, essentiellement symbolique, exercée en nommant, en donnant son nom et en incarnant la loi. En thérapie analytique, l’analysant va tenter de comprendre l’influence du père sur ses choix et l’impact des identifications qu’il transmet. 

Radio divan, pour une psychanalyse populaire #16 : le père par Guylène Dubois.

Guylène DUBOIS


Guylène Dubois est psychanalyste à Sète et anime deux émissions sur FM-PLUS : Radio divan, pour une psychanalyse populaire et l'Afrique dans tous ses états. Son site internet : http://surledivansetois.com


Post navigation


Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *