Paul VALERY poète et essayiste est un des auteurs français qui a cherché autant à créer une œuvre qu’à comprendre sa genèse, sa conception, sa réalisation, mais encore son effet sur le lecteur, sa résonance, sa capacité à émouvoir. Dans son Propos sur la poésie, il tente de définir l’émotion poétique. Il reconnaît ainsi deux sens au mot poésie. Le premier est de désigner des émotions produites dans des circonstances diverses. Un paysage, un instant, une personne, peuvent être poétiques. C’est en somme, la poésie naturelle, spontanée, immédiate. Le second sens est « une étrange industrie », écrit Paul VALERY, dont le but est de reconstituer volontairement et artificiellement l’émotion qui naît de la poésie naturelle. Pour lui, le dessein du poète : « est de restituer l’émotion poétique à volonté, en dehors des conditions naturelles où elle se produit spontanément. » Paul VALERY peut alors définir l’émotion poétique comme une tendance à percevoir le monde où les objets et les êtres connus changent de valeur. Ils entrent « dans une relation indéfinissable, mais merveilleusement juste, avec les modes et les lois de notre sensibilité générale. »

Au cours de l’émission nous lisons des poèmes de Jean JOUBERT extraits de son recueil L’alphabet des ombres paru aux éditions Bruno DOUCEY en mars 2014 – L’alphabet des ombres s’ouvre sur des textes voués à ces réalités élémentaires que sont le sable ou le galet, avant de plonger dans un clair-obscur qui emprunte à la mythologie, aux contes et aux méandres de la vie intérieure. Sans jamais oublier « la grâce du petit jour », le poète témoigne du combat qu’il livre contre les ombres. Et s’il scrute la nuit, consentie et redoutée, c’est pour lui arracher « cette beauté sauvage » qui rend plus ardente notre présence au monde.

Traces de lumière : L’émotion ou le pouvoir du poète

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