Evangile et liberté, c'est le journal des protestants libéraux, une revue de théologie pour penser et croire en toute liberté.

 

Evangile et liberté est le titre du journal du mouvement Evangile et liberté. D'ores et déjà, sachez que vous pouvez recevoir gracieusement deux numéros du journal, en téléphonant au secrétariat de la revue au numéro 09 53 43 45 71, et en formulant à Karim, vos noms et adresse. Evangile et liberté du mois de janvie est consacré à la Réforme, l'avenir de la réforme. Si vous commencez par ouvrir Evangile et liberté par l'édito, Abigaïl Bassac a les recommandations suivantes pour commencer cette année 2018 et échapper à la liste des bonnes résolutions. Elle nous dit : Quand on me demandera quelles sont mes bonnes résolutions, je dirai que je n’en ai qu’une : choisir la vie. Que la question me soit posée par un collègue, une connaissance, un ami, la caissière chaleureuse qui me voit un jour sur deux, je ferai la même réponse. Annoncer l’Évangile ne nécessite pas de jargon théologique ou de patois de Canaan, parce que l’Évangile s’adresse à nous dans notre réalité et que la réalité est féroce. Tous les jours nous pouvons choisir la mort ou la vie. Choisis la vie, afin que tu vives, dit le Deutéronome. Et le Jésus des évangiles ne fait rien d’autre que de susciter la vie chez ceux qui sont apathiques, de la ressusciter chez ceux qui sont devenus des morts-vivants. C’est décidé, à chaque fois qu’on me demandera quelles bonnes résolutions j’ai choisies, je dirai « je choisis la vie ».

Commençons si vous le voulez bien par le dossier l'avenir de la réforme dont les rédacteurs sont Pierre Gisel, Marc Boss, et Christoph Theobald et Vincent Peillon. Pierre Gisel est professeur honoraire de la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Lausanne, où il a enseigné différentes disciplines jusqu’en 2012. Marc Boss est est professeur d’éthique et de philosophie à la Faculté de théologie protestante de Paris depuis 2014. Auparavant, il a été professeur de systématique à la Faculté de théologie protestante de Montpellier et pasteur. Et Christoph Theobald est professeur de théologie fondamentale et dogmatique au Centre Sèvres à Paris et rédacteur en chef de la revue Recherches de Science religieuse. Ces trois savants se sont réunis pour donner leur point de vue sur l'avenir de la Reforme. L'intervention du jésuite Christoph Theobald d'apporter un regard en distance de l'anniversaire de la Réforme. La question sur l’avenir de la Réforme se pose désormais dans un cadre œcuménique : les chrétiens se situent à l’intérieur d’une histoire commune, à relire ensemble de manière critique et à faire en commun. Ma réponse – qui est celle d’un catholique – à la question de l’avenir de la Réforme se résume en trois thèses ; La première thèse est de dire que la Réforme du xvie siècle représente paradoxalement un kairos : pour la première fois dans l’Histoire, la prise de conscience du principe même de la tradition chrétienne – l’Évangile de Dieu – et l’idée de réforme de l’Église sont reliés. évangélique. L’avenir du kairos historique, représenté par la Réforme, se jouera donc dans la capacité œcuménique de nos confessions à se mettre d’accord sur ce principe et à engager ensemble une interprétation de l’Évangile de Dieu, ajustée ici et maintenant au contexte et au donné culturel de ses récepteurs. Sa 2ème thèse est de dire que Dans l’actuel débat œcuménique où le cercle des désaccords se resserre de plus en plus autour de quelques points-clés, un éventuel accord sur l’ecclésialité de l’existence chrétienne représenterait un pas décisif vers l’unité. Est-ce que cela signifie que l'Eglise catholique devrait s'orienter vers le sacerdonce universel, c'sest à dire l'idée que nous sommes tous prêtres la bible à la main. Pour sa 3ème thése Christoph Sebald considère que la laïcité a pris le relais comme régulateur de la violence religieuse. L’avenir de la Réforme se jouera dans la capacité œcuménique de nos confessions à porter ensemble – de manière critique – la laïcité en fournissant au vivre-ensemble de tous un horizon messianique de fraternité et de paix.

Je vous propose la halte poétique de la revue : Ferme ton parapluie, mon frère.

La prière n’est pas un parapluie.

Dieu ne vend pas de parapluie, il aime trop le vent.

J’avais peur de me mouiller. Je me croyais à l’abri, sous ma prière-parapluie.

Mais tu m’as éclaboussé, par-dessous Seigneur. La rafale est venue de côté,

Et le parapluie troussé.

J’avais cru sous le parapluie, que tu te tenais toi aussi ; toi le maître de l’Esprit.

Un p’tit coin d’paradis, c’était ma chance…

J’ai ouvert les yeux : personne sous le parapluie.

Personne que moi. Un homme au sec, un homme sec. Doigts crispés sur le

manche de la prière-parapluie

Viens, maître du vent et de l’Esprit. Emporte aux quatre points du vent mon

ridicule parapluie, et ma prière-parapluie

Toi le Dieu des sans-parapluies, pousse-moi dehors, dans le vent. Mouille-moi

Seigneur.

Mais donne-moi en même temps la force de ceux que tu trempes de l’Esprit.

Olivier Favre, lu sur un pilier de l’Abbatiale d’Issoire

Je retiendrai le billet de Florence Couprie, pasteure aujourd'hui présidente de l'ACAT (association des chrétiens pour l'abolition de la torture) qui éclaire à l'aide d’une enfant qui la phrase ambiguë quant à la compréhension du « comme » dans l'évangile de Marc. : « Quiconque n’accueillera pas le royaume de Dieu comme un enfant l’accueille n’y entrera jamais. » (Marc 10,15). Florence Couprie raconte l'histoire d'une petite fille européenne, qui face à une famille, à des enfants palestiniens propose de donner son billet destiné à payer ses bonbons. Elle conclue son texte en disant que son donateur toujours actif a 110 ans. Florence Couprie milite pour l'ACAT, son association dans les pages d'Evangile et liberté

J'ai beacoup de plaisir à lire les articles de Laurent Gagnebin et son article sur Dieu créateur est savoureux. Il nous propose de réfléchir sur la notion de dieu créateur et à ce qu'on dit quand on dit croire et avoir la foi. Il commence ainsi sa démonstration Faut-il nécessairement situer Dieu aux origines de l’Univers, dans un passé dépassé qui ne nous concerne pas directement et fait de l’Éternel une chiquenaude initiale auquel on ne penserait qu’en regardant derrière nous ? Est-ce vraiment là un acte de foi ? Dans un tel cas, en effet, on croit que Dieu, il y a des millions d’années, a créé ce monde, mais on ne croit pas en lui. Une croyance (croire que) n’est pas la foi (croire en). La question religieuse, elle, est essentiellement celle de la finalité. Je crois au Dieu créateur ; je veux dire, de manière présente et existentielle, qu’il est pour moi créateur de sens. Le monde n’a pas de sens donné d’avance. L’être humain, croyant ou non mais créateur, peut lui en donner un. C’est là le propre de l’Homme et non pas seulement du croyant. Dans une telle perspective, ce n’est pas parce qu’un jour on parviendrait scientifiquement à expliquer l’origine du monde, et cela sans Dieu, que je ne croirais plus en un Dieu créateur… de sens.

Maxime Michelet nous régale aussi par sa finesse d'analyse et sa limpide écriture. Il signe un article sur Abdelhamid ben Badis. Cet homme né en 1889, fonde en l’Association des Oulémas Musulmans Algériens. Maxime Michelet termine son article lumineux, informé, synthétique par ces mots Abdelhamid ben Badis incarne une foi où l’exigence de la fraternité et l’indépendance de la raison permettent de toujours rappeler que « l’Homme, collectivement et individuellement, est amoureux de la liberté par nature, parce qu’elle est la condition de sa perfection, et il est dans la nature de l’Homme de rechercher la perfection ». Vraiment s'il y a un article à lire, c'est celui-ci. Appelez Karim au 09 53 43 45 71. Donnez-lui votre adresse et il vous envoie un numéro.

Evangile et liberté a rassemblé dans un recueil Des mots qu’on n’aime pas : 125 mots mal aimés revisités avec une Préface d’André Gounelle. Ce recueil des mots qu'on n'aime pas est en vente auprès de Karim toujours au 09 53 43 45 71. Pour cela, il vous demandera un chèque de 12 euros.

Vous êtes nombreux et nombreuses à avoir hâte de lire la citation posée en 4ème de couverture. Allez je vous la donne maintenant : L’idéal parfait, dont le Christ a été le plus sublime exemplaire, ne doit pas être cherché derrière nous, mais en avant de nous ; non pas hors de nous, mais en nous. Félix Pécaut, Le Christ et la conscience, 1859.

Evangile et liberté : janvier 2018 – L’avenir de la Réforme

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Guylène DUBOIS


Guylène Dubois est psychanalyste à Sète et anime deux émissions sur FM-PLUS : Radio divan, pour une psychanalyse populaire et l'Afrique dans tous ses états. Son site internet : http://surledivansetois.com


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